L'énergie qu'insuffle Londres tient sans doute en grande partie aux grues dont elle est hérissée : ville ayant su renaître deux fois de ses cendres, ville en chantier, ville audacieuse poussant à la verticale, ville vivante échappant à la muséification. La skyline se peuple de nouveaux gratte-ciel aux formes étonnantes et discordantes, à quelques mètres des plus anciens monuments historiques, au gré des choix des promoteurs privés. Chose impensable à Paris.
Ici, point de zone protégée qui imposerait des règles de construction drastiques dans un rayon déterminé autour d'un monument historique mais des couloirs de vue à préserver : la perspective sur la cathédrale St Paul, la Tour de Londres et Westminster doit rester dégagée depuis certains parcs et espaces publics. Ainsi faut-il que Saint Paul soit visible à travers deux rangées d'arbres depuis le point le plus haut de Richmond Park, à trois heures de marche, alors qu'un centre commercial conçu par Jean Nouvel a pu être construit à quelques dizaines de mètres de son chevet.
Une vision de la ville proche des vues cavalières des cartes anciennes, regard porté par un œil céleste ou par les oiseaux.