Papillons de l'âme

Dessin d'un neurone  Purkinje et de ses milliers de synapses dans le cortex cerebelleux d'un pigeon. 1899. Museo Cajal. Madrid.

Dans son livre Souvenirs de ma vie, le grand biologiste Santiago Ramón y Cajal, père des neurosciences modernes, écrivait en 1917 :

« Comme l’entomologiste en quête de papillons aux couleurs vives, mon attention cherchait, dans le jardin de la matière grise, des cellules aux formes élégantes et délicates, les mystérieux papillons de l’âme. »

Cette émotion esthétique ressentie devant les coupes colorées des tissus cérébraux analysées au microscope, il la prolongea dans les centaines de dessins qu'il exécuta à main levée au moyen d'une camera lucida. Passionné de dessin dès l'enfance, il songea même à être artiste avant que son père ne l'oblige à faire des études de médecine. D'une grande précision, ces arborescences n'en sont pas moins considérées aujourd'hui comme marquées par une certaine licence artistique.