Le travail du bleu

En 1937, six ans après avoir fait construire par l'architecte Sinoir une villa cubiste blanche dans une palmeraie à la périphérie de Marrakech,  le peintre Jacques Majorelle décide de la peindre un bleu, un bleu de sa composition, dont il recouvre d'abord les murs de son atelier puis tous les murs des bâtiments de sa propriété.

Un bleu outremer clair et intense qui porte désormais son nom : le bleu Majorelle.

Cette invention, inspirée dit-on de couleurs aperçues lors de ses voyages dans l'Atlas, peut se voir non comme une innovation radicale mais comme un hommage audacieux aux couleurs locales dont elle constitue une sorte de double inversé.  Ce bleu se situe chromatiquement à l'opposé de l'ocre omniprésent dans la ville et dans les constructions en terre . Il est aussi artificiel que l'ocre est naturel et suppose un entretien inversement proportionnel à celui de l'ocre qu'on laisse se délaver à la lumière du soleil  et sous la pluie. Pour garder au bleu Majorelle l' intensité qui fait son essence, il importe de repeindre fréquemment. Et je me demande selon quelle infime détérioration de sa nuance, il est décidé de sortir pots et  pinceaux.

 

Oiseaux

 

Au-dessus de Rio volent en permanence des groupes d'oiseaux noirs aux ailes effilées tout droit sortis de la préhistoire, rappel de la nature primitive partout présente dans la ville, de l'immense forêt tropicale de Tijuca aux dizaines d'îles rocheuses désertes qui bordent la côte.

 

 

 

 

 

 

 

Azulejos de l'église Nossa Senhora da Gloria do Outeiro, une des rares églises baroques de Rio ayant survécu aux destructions urbanistiques massives des années 30 et 40. Sur les églises baroques démolies ou en ruine, voir Eduardo Verderame.